Le magnétisme :

 

                        

   III – Applications : Train à lévitation magnétique

 

 

 A ) Le fonctionnement de différents trains à lévitation magnétique

 

Nous allons étudier le fonctionnement de 2 différents type de trains à lévitation magnétiques :

 

Ø      Le Transrapid, conception allemande

Ø      Le MagLev, ( SUPERCONDUCTING MAGNETICALLY LEVITATED VEHICLE ) conception Japonaise.

 

 

1.      LE TRANSRAPID ALLEMAND

 

Le Transrapid est un projet allemand dont l’origine remonte au début des années 70. Le ministère fédéral de la recherche et de la technologie, soucieux de trouver des modes de transports publics moins onéreux pour les finances que les modes classiques et moins agressifs pour l’environnement, avait lancé un programme de recherche sur les trains rapides. Après évaluation des diverses options, le ministère retint en 1977 la technologie du train à sustention magnétique, d’où naquit le projet du Transrapid. Les pouvoirs publics allemands ont dépensé 7,1 milliards de mark (soit 3.7 milliards d’euros) en recherche et développement et en sont à leur septième prototype. Une ligne expérimentale a été construite près de la frontière hollandaise.

 

 

 

 

 

 

Le centre d’essais situé à la frontière hollandaise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En mai 1998, le Bundestag a autorisé la construction entre Berlin et Hambourg d'une ligne de 280 kilomètres dédiée au train Transrapid. Elle pourrait s'ouvrir au service commercial en 2005. Le Transrapid transporterait à une vitesse de 400 km/h près de 12 millions de passagers par an.

 

 

 

 

 

Le Transrapid, dont le châssis enserre la voie, utilise une sustention électromagnétique (EMS). Il est en suspension sous l’effet de forces répulsives engendrées par les bobinages de la voie. Au lieu de matériaux supraconducteurs, les véhicules sont équipés d’électro-aimants classiques. Ils n’autorisent pas plus de 2cm d’espace entre la voie et le véhicule. Pour s’assurer un maximum de stabilité, le Transrapid circule sur une voie en T qu’il enserre étroitement.

 

 

 

 

 

 

Les ingénieurs allemands estiment que le gain d'énergie obtenu par l'emploi de supraconducteurs est annulé par le poids supplémentaire dû aux bogies contenant le système de réfrigération, comme c’est le cas avec le Maglev japonais.

 

En 2005, le Transrapid reliera les 2 villes distantes de 285 km en 53 minutes avec des pointes de vitesses à 450 km/h. Chaque train emportera jusqu’à 500 passagers pour un départ toutes les dix minutes. Le Transrapid, consommerait 30 % d’énergie en moins qu’un TGV capable de rouler aux même vitesses. Sa signature sonore à 450 km/h ne serait pas plus élevée que celle d’un TGV circulant à 300 km/h.

 

 

 

 

 

 

2.      LE MAGLEV JAPONAIS

 

Afin de permettre au Maglev d’entrer en lévitation et d’être propulsé grâce à l’électromagnétisme, les ingénieurs japonais utilisent la répulsion électrodynamique.

 

 

 

Ce principe utilise la force de répulsion existant entre les aimants supraconducteurs du véhicule et des bandes, ou des bobines conductrices situées dans le rail de guidage. Ces aimants sont faits d’un alliage de niobium et de titane. Chacun d’eux est maintenu à une température constante de -269°C ! Cela permet aux deux aimants de conserver leur état de supraconducteur donc de n’opposer aucune résistance au passage du courant électrique.

 

 

Les aimants se présentent sous forme de bobines regroupées par quatre dans un réservoir contenant de l’hélium liquide. Ces réservoirs, abrités par des bogies, sont situés entre les wagons du Maglev. Pesant chacun 1,5 tonnes, ils créent sous le train un champ magnétique de 4.23 Teslas, soit une force de lévitation de 98 kilonewton !

 

En faisant circuler une fois une boucle de courant dans les blocs matériau supraconducteur, on arrive à en faire des aimants permanents dont le pôle nord reste toujours au même endroit, dirigé vers l’extérieure en ce qui concerne le Maglev.

 

 

D’autre part, le rail comporte deux séries d’électroaimants. Branchés sur le courant alternatif, ils changent de pôles Nord à chaque fois que le courant change de sens ( un courant alternatif de 50Hz change de sens 50 fois par seconde ).

Sur les deux séries d’électroaimants, un pôle Nord surmonte un pôle sud, puis un pôle sud surmonte un pôle Nord et ainsi de suite. Face au pôle Nord de l’aimant du train, cette situation provoque la lévitation.

 

 

Le pôle Nord du train est attiré par le pôle sud de la première rangée et repoussé par le pôle Nord de la seconde. Le train se stabilise donc entre les deux (1).

 

 

 

 

 

 

 

 

Le pôle Nord de l’aimant du train est tour à tour attiré et repoussé par les pôles Nord et sud des électroaimants du tunnel (2). Ainsi le train avance.

 

 

La vitesse du train varie en fonction du courant alternatif qui est envoyé dans les bobinages de la voie.

 

Mais pour ce système, un problème subsiste : en dessous de 100 km/h, la fréquence du courant d’alimentation est abaissée. La lévitation n’est alors plus possible. Le train roule alors sur des pneus du même type que les avions.

 

 

           

 

 

Le système de freinage

Utilise, quant à lui, de simples

freins à disque dont il faut

actuellement vérifier l’efficacité.

Une des solutions applicables

serait l’utilisation d’aérofreins,

sorte de paravents pour train.

 

 

 

 

 

 

 

 

Outre son côté spectaculaire, la lévitation magnétique présente plusieurs avantages. D'abord, le Maglev est beaucoup plus silencieux que les trains sur rail comme le TGV français ou le Shinkansen japonais.

 

Le Maglev est aussi beaucoup plus rapide. Pour rester sécuritaires, les trains sur rails conventionnels sont limités à une vitesse d'environ 300 km/heure. Dès 1979, un prototype du Maglev franchissait les 500 km/h et en décembre 97, le train filait sans problèmes à 550 km/h sur la ligne expérimentale entre Otsuki et Tsuru.

 

Les Japonais ont aussi été séduits par l'idée qu'un train à lévitation magnétique serait plus sécuritaire en cas de tremblement de terre. C'est d'ailleurs par hantise des séismes que les Japonais insistent pour faire flotter leur Maglev à 10 cm au-dessus du sol, malgré le défi technique que cela entraîne.

 

L'alimentation électrique et le freinage constituent encore les points faibles du Maglev pour sa commercialisation, mais la mise au point progresse.

 

 

Les Japonais ont déjà investi plus de 13 milliards de dollars dans le Maglev et, crise économique ou pas, ce n'est pas un projet qu'on songe à abandonner. Une fois en place, le train volant devrait transporter 10 000 passagers à l'heure dans chaque direction.

 

En raison du potentiel d’usagers de la ligne Osaka-Tokyo (112 000 passagers par jour), le succès du Maglev est pratiquement assuré.

 

 

 

 

 

B ) Les avantages et les inconvénients des trains à lévitation magnétique.

 

Avantages :

Transport économique, pas de contact, donc pas d'usure des trains ni des rails. Par conséquent, moins d'emplois destinés à l'entretien donc économie d'argent.

Transport sûr grâce à la stabilité du wagon.

Transport rapide, un Maglev peut atteindre des vitesses supérieures à 500 km/h.

Transport non polluant contrairement aux bus ou aux avions.

 

Inconvénients :

Investissements importants au départ. En effet, la construction des rails est très coûteuse.

Importante consommation d'énergie, pour le Maglev Japonais, les ingénieurs ont répartis sous toute la longueur du rail des sous-stations électriques pour fournir de l'énergie aux électro-aimants du rail.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C ) Utilisation dans l’avenir

 

 

LES APPLICATIONS POSSIBLES POUR CE TYPE DE TRAINS

 

 

 

La principale application du Maglev est de transporter très rapidement des passagers entre deux grandes villes. Le Maglev à un train « super » rapide qui concurrencerait les avions. Cette application est celle qui nous vient naturellement à l’esprit, cependant il en existe beaucoup d’autres.

 

 

 

·        Un Maglev pour le fret

 

Le Maglev pourrait transporter, de la même manière qu’avec des passagers, toutes sortes de fret, des véhicules…

 

 

 

 

 

 

 

 

·        Un Maglev à MACH3

 

Puisqu’il n’y a aucun contact mécanique entre le train et la voie de guidage, le frottement n’impose pas de limitation de vitesse. Les seules limites étant les frottements de l’air ainsi que la rectitude de la voie de guidage. Au niveau du sol, dans l’atmosphère de la terre, les frottements de l’air limitent la vitesse maximum du Maglev à environ 500 Km/h. Si l’on essaie de dépasser cette vitesse, la consommation d’énergie serait trop importante, le bruit aérodynamique serait répréhensible. Toutefois, le Japon a démontré le fonctionnement satisfaisant de son Maglev à une vitesse de 550km/h environ.

            Si ces trains fonctionnaient dans un tunnel à basse pression, la force des frottements de l’air approcherait zéro, ils pourraient atteindrent plusieurs milliers de Km/h. Il y aurait toujours une petite force magnétique inverse due aux pertes de puissance dans la voie de guidage, mais ceci n’impose pas de limitation de vitesse. La limitation de vitesse serait alors d’ordre biologique.

            En conséquence, la consommation d’énergie serait encore fortement réduite et un passager pourrait rallier New York à  San -Francisco en 1h35 seulement et en utilisant un gallon d’essence.

 

 

 

 

·        Un pont de terre

 

Le Maglev pourrait servir de pont de terre, c’est-à-dire d’effectuer le transport du contenu d’un bateau vers un autre sur une portion de terre, ce qui éviterait aux bateaux de faire des détours ou d’emprunter des canaux tel le canal de Suez ou du panama. Le temps gagné serait alors immense.

 

 

 

·        Un Maglev pour les mines

 

Le Maglev pourrait apparaître dans les mines (charbon, carburant…). L’utilisation du Maglev pour les mines diminuerait le coût d’exploitation, en effet les camions géants reviennent très cher, demandent plus d’entretien et sont moins rapides que le Maglev qui est capable de franchir des pentes très raides à l’inverse des machines actuel.

 

 

 

 

·        Un Maglev pour le lancement en orbite

 

Le coût actuel de lancement d’un satellite ( par exemple) en orbite est extrêmement élevé. C’est pour ceci que des véhicules de lancement sont étudiés, le Maglev pourrait convenir. En effet, le vaisseau spatial serait propulsé par l’équivalent du Maglev sur une voie de plusieurs kilomètres. Après avoir atteint une vitesse de 1000km/h environ, le vaisseau se détacherait du Maglev, du propulseur, qui freinerait et reviendrait à son point de départ pour le lancement suivant. Le vaisseau, une fois propulsé, activerait des moteurs qui lui permettraient de monter en orbite. L’étape de l’accélération par le Maglev remplacerait le système conventionnel des propulseurs de fusée. En utilisant le Maglev, la charge que l’on pourrait envoyer en orbite serait multiplié par trois et le coût du lancement nettement inférieur à celui actuel.

 

 

 


                 --> SUITE :  LÉVITATION MAGNÉTIQUE




(C) 2003, Jarod tout droit réservé.