Le magnétisme :

 

                      

   II La lévitation magnétique

 

 

    NOTION DE LEVITATION MAGNETIQUE

 

A proprement parlé, la lévitation est une élévation sans appui ni intervention matérielle ou physique d´un objet au-dessus de son support. En physique, la lévitation est une technique permettant de soustraire un objet à l´action de la pesanteur par l´intermédiaire de différents procédés électrostatique et électrodynamique ou encore grâce à un faisceau laser, mais également par magnétisme.

           

Le théorème d'Earnshaw nous montre que la lévitation totale d'un corps dans un champ magnétique, ( phénomènes concernant des aimants ou des masses magnétiques au repos ) n'est possible qu'en présence de matériaux diamagnétiques ( dipôles ), des substances qui, placées dans un champ magnétique, prennent une aimantation de sens inverse, donc qui sont repoussées par un aimant.

 

La démonstration du théorème d'Earnshaw permet de montrer qu'un corps conducteur placé dans un champ magnétique peut atteindre un état de lévitation totale.

 

 Mais si l´on se place hors de ces hypothèses, on peut considérer la lévitation magnétique de manière différente. On peut dire que tout corps posé à la surface de la Terre lévite à une distance microscopique du fait des forces électromagnétiques intermoléculaires.

De plus, il est possible de faire léviter des supraconducteurs ou d´autres matériaux diamagnétiques. A l´intérieur de ces matériaux, les électrons ajustent leur trajectoire de manière à compenser l´influence du champ magnétique extérieur, ce qui résulte en un champ magnétique induit étant d´une direction opposée au champ extérieur.

Enfin, il est possible de faire léviter un objet avec des aimants permanents.

 

 

La lévitation magnétique est donc réalisable de différentes manières. Nous connaissons en tout trois procédés qui nous permettent d´étudier le phénomène :

A  ) Utilisation d'aimants permanents

Les aimants permanents et les électroaimants sont certainement les outils les plus simples à utiliser pour étudier le phénomène de lévitation magnétique.

 

 

 

Nous savons qu´en opposant deux aimants de même pôle, ils se repoussent. Et bien une lévitation magnétique avec des aimants permanents est aussi simple que cela !

Pourtant, il est impossible de faire léviter complètement un aimant permanent au-dessus d´un autre et pour cause : lorsque deux aimants se repoussent et tant qu´on ne les lâche pas, aucun problème ne survient, mais quand on laisse les aimants s´échapper, l´aimant en suspension se retourne pour aller se coller contre l´autre, résultant d´une attirance entre les pôles sud et nord des deux aimants.

 

 

Mais il est tout de même possible de faire léviter un objet avec des aimants permanents. L´exemple le plus flagrant est celui du LEVITRON.

 

Il s´agit d´une toupie aimantée qui est en rotation et en lévitation au-dessus d´une base aimantée.

( Voir vidéo )

 

 

Le Lévitron peut-être considéré comme une sorte de corps diamagnétique : par rotation, on stabilise la direction du  moment magnétique dans l´espace (on obtient un gyroscope magnétique) et on place cet aimant dans un champ magnétique  antiparallèle.

 

 

 

Avec deux aimants permanents, il n´y a donc pour nous qu´une seule solution pour étudier une lévitation : la contrôler.

 

 

 

 On emprisonne 4 aimants dans une cage transparente.
 Ils ne peuvent effectuer que des mouvements verticaux. 
 Ils semblent flotter les uns au-dessus des autres.

 

 

 

 

B  ) Utilisation d'électroaimants

 

 Un champ magnétique n'est pas créé seulement par les aimants, car tout courant électrique crée autour de lui un champ magnétique.

Les électroaimants ont les mêmes réactions que les aimants, mais le champ magnétique qu´ils génèrent est obtenu de manière différente.

 

  Nous avons vu qu´un fil traversé d´un courant produit un champ magnétique. L´électroaimant fonctionne selon le même principe : il s´agit d´un nombre " n " d´enroulement de fil de cuivre appelé spire. Plus il y a de spires, plus l´électroaimant est puissant.

Plus communément, les électroaimants sont également appelés bobines.

 

Comme les aimants, un électroaimant possède des lignes de champ.

On peut remarquer qu´elles sont similaires à celle d´un aimant ( figure 1 ).

 

Si l´on considère maintenant les électroaimants, rien n´est vraiment différent par rapport aux aimants. Certes, lorsqu´on oppose deux électroaimants puissants dont les champs magnétiques sont contraires, on obtient bien une lévitation très nette, mais il reste toujours un problème de stabilité.

Il est donc ici également nécessaire de contrôler cette lévitation.

Pourtant, ce système est tout de même utilisé, et l´on ne peut que citer l´exemple du train à lévitation magnétique allemand, le Transrapid, qui fonctionne grâce à ce même principe.

 

à Expérience réalisée en classe avec une bobine et un aimant : ( voir vidéo )

 

 

 

 

 

 

 

 

On dispose d’un aimant droit et d’un dispositif composé d’une bobine " enroulée " autour d’un métal en U.

On pose l’un des pôles de l’aimant droit sur l’extrémité du métal en U où la bobine n’est pas située. Le pôle se fixe au métal qui possède un pôle similaire. Puis on alimente la bobine. L’autre pôle de l’aimant lévite maintenant au-dessus de l’autre extrémité du U.

 

 

 


C  ) LA SUPRACONDUCTIVITE

 

 

La supraconductivité fut découverte en 1911 aux Pays-Bas par H. Kamerlingh Onnes. Au début du siècle, on savait que la résistance des métaux chutait de façon quasiment linéaire avec la température, jusqu´à une vingtaine de degrés kelvin environ.

Mais Onnes constate qu´en refroidissant le mercure à très basse température, celui-ci passe subitement dans un état où il n´offre plus aucune résistance au passage du courant électrique : C´est le début de l´histoire de la supraconductivité.

 

 

Qu´appelle-t-on supraconductivité ?

 

 

La supraconductivité est un phénomène qui a lieu à des températures très basses et pour lequel un métal perd toute résistance électrique.

De ce fait, les courants électriques traversent les métaux sans aucune perte d´énergie.

Un courant peut ainsi circuler indéfiniment dans un circuit, du moment que ce circuit reste à une température inférieure à la température de transition (température en dessous de laquelle le matériau devient supraconducteur).

 

 

La plupart des températures de transition se situent entre 1 et 10 Kelvins au-dessus du zéro absolu. Mais depuis 1986, des matériaux ayant des températures de transition plus élevées ont été découverts.

 

 

 Aux températures ordinaires, les métaux ont une certaine résistance au flux des électrons, due à l’agitation des atomes. Mais à mesure que la température diminue, ces atomes s’agitent de moins en moins et la résistance baisse lentement jusqu'à la température critique où la résistance tombe à zéro.

 

Le lien avec le champ magnétique s’établie avec l´effet Meissner : lorsqu´on applique un champ magnétique à une substance supraconductrice à une température T supérieure à la température critique Tc, les lignes d´induction pénètrent dans l´échantillon, mais si l´on refroidit petit à petit cette substance, les lignes d´induction sont brutalement expulsées de la masse, à une certaine température critique Tc.

 

Au niveau extérieur, cela se traduit par le fait que le supraconducteur crée des courants de surface produisant un champ magnétique qui contrecarre le champ extérieur.

 

 

 

 

 

 

 

Le champ induit repousse la source du champ appliqué, et va par conséquent repousser l´aimant associé à ce champ.

 

 

Cela implique que si un aimant est placé au-dessus d´un supraconducteur, quand le supraconducteur est au-dessus de sa température critique, puis qu´on le refroidit en dessous de la température critique Tc, le supraconducteur va alors repousser le champ magnétique de l´aimant.

 

 

L´aimant lui-même est alors repoussé et lévite au-dessus du supraconducteur. Pour que cette expérience soit une réussite, la force de répulsion doit être supérieure au poids de l´aimant.

Remarquons que l´aimant qui lévite reste au-dessus du supraconducteur.

 

Cet équilibre est une manifestation du "flux pinning". Certaines lignes de champ de l'aimant ont pénétré le supraconducteur et le « retiennent » . 

 

 

 

 

 

( voir vidéo )

 

 

Il s´avère donc que les supraconducteurs sont des diamagnétiques parfaits. Cet effet fut découvert par Meissner et Ochsenfeld, et garda le nom d´effet Meissner.

 


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